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Sortir!
En 1962, le pape Jean XXIII ouvrait le concile Vatican II avec de grands désirs pour l’Église, ce qui lui aurait fait dire cette phrase devenue célèbre dans le monde chrétien contemporain, « Ouvrons les fenêtres de l’Église pour y faire entre l’air frais! »
À partir de ce moment, on a assisté à une vague sans précédent de sorties comme si c’étaient plutôt les portes qui s’étaient soudainement ouvertes! Et les gens ont quitté, massivement, en commençant par les prêtres, les religieux et les religieuses. Certains claquant la porte, d’autres la refermant doucement tournant le dos définitivement à leur milieu sans ressentir le moindre désir d’y revenir bâtissant, la plupart du temps, une autre forme d’Église, une famille.
Sous Jean-Paul II, avec l’encyclique Humane Vitae, ce sont les couples entrainant leur famille, qui sont sortis, refusant qu’on entre dans leur chambre à coucher!
Ainsi, l’intuition de Jean XXIII de nettoyer, de rafraichir l’intérieur de la maison afin de la rendre invitante, et odorante devenait-elle une erreur, une catastrophe pour l’Église de moins en moins fréquentée? C’est comme si, le vent qui devait venir de l’extérieur pour dépoussiérer les vieux rites et les vieilles croyances était venu de l’intérieur, balayant tout le monde dehors, vidant les églises, les presbytères et les institutions religieuses.
Et voilà, cinquante plus tard, Benoit XVI à l’instar de Jean XXIII, surprend le monde entier en posant, sans aucun doute, le geste le plus prophétique de tout son pontificat : il quittait sa fonction, non pas en mourant comme on aurait pu s’y attendre, mais en reconnaissant dans une parole d’une extrême humilité, sa faiblesse et l’incapacité dont l’avait plongé son âge avancé, d’assumer ses nombreuses fonctions. Ainsi, lui-même, prenait la porte et se retirait pour, dira-t-il plus tard, prier. Ainsi, il sortira,lui, mais sans quitter, les chrétiens sachant tous très bien que prier est une fonction très importante de l’Église. Et il laissera à un autre, son successeur, le soin de nous inviter à sortir. Quatorze fois, lors de sa première audience générale Place St-Pierre, le pape François répétera un seul et même verbe, «sortir». Sortir vers les périphéries du monde. «Ayons le courage de «sortir» pour porter cette joie et cette lumière, en tous lieux de notre vie!» dira-t-il encore sur cette même place le 3 avril suivant.
Les fenêtres ouvertes par Jean XXIII par un formidable coup de vent, dont seul l’Esprit saint est capable, deviennent ainsi, avec François, des portes ouvertes permettant aux femmes et aux hommes non pas d’entrer en plus grand nombre dans l’Église, selon l’intuition du concile, elles deviennent des occasions, que dis-je, une exhortation de François à tous les chrétiens et les chrétiennes à sortir et à envahir les routes de toutes les Galilée du monde entier.
Ainsi, les chrétiens et les chrétiennes sont appelés non plus tant à transmettre la Parole de Dieu, comme on l’a longtemps fait : en Église, mais fidèles à l’explication même de Jésus dans la parabole du semeur en Lc 8, 12-13, ils sont «ceux qui sont au bord du chemin […] ceux qui sont sur la pierre, dans les épines et dans la bonne terre». De la main même du Semeur, nous voici donc lancéEs à tous vents, généreusement, sans égard à la terre d’accueil dans nos champs de mission respectifs. Après le printemps arable, puis le printemps «érable» serait-ce le printemps du Vatican?
Marie-Josée Roux
L'Église, c'est-à-dire les baptisé/es sont invité/es à sortir
Paru le 12 juin 2013 13:21
Par Robert Chrétien

En 1962, le pape Jean XXIII ouvrait le concile Vatican II avec de grands désirs pour l’Église, ce qui lui aurait fait dire cette phrase devenue célèbre dans le monde chrétien contemporain, « Ouvrons les fenêtres de l’Église pour y faire entre l’air frais! »
À partir de ce moment, on a assisté à une vague sans précédent de sorties comme si c’étaient plutôt les portes qui s’étaient soudainement ouvertes! Et les gens ont quitté, massivement, en commençant par les prêtres, les religieux et les religieuses. Certains claquant la porte, d’autres la refermant doucement tournant le dos définitivement à leur milieu sans ressentir le moindre désir d’y revenir bâtissant, la plupart du temps, une autre forme d’Église, une famille.
Sous Jean-Paul II, avec l’encyclique Humane Vitae, ce sont les couples entrainant leur famille, qui sont sortis, refusant qu’on entre dans leur chambre à coucher!
Ainsi, l’intuition de Jean XXIII de nettoyer, de rafraichir l’intérieur de la maison afin de la rendre invitante, et odorante devenait-elle une erreur, une catastrophe pour l’Église de moins en moins fréquentée? C’est comme si, le vent qui devait venir de l’extérieur pour dépoussiérer les vieux rites et les vieilles croyances était venu de l’intérieur, balayant tout le monde dehors, vidant les églises, les presbytères et les institutions religieuses.
Et voilà, cinquante plus tard, Benoit XVI à l’instar de Jean XXIII, surprend le monde entier en posant, sans aucun doute, le geste le plus prophétique de tout son pontificat : il quittait sa fonction, non pas en mourant comme on aurait pu s’y attendre, mais en reconnaissant dans une parole d’une extrême humilité, sa faiblesse et l’incapacité dont l’avait plongé son âge avancé, d’assumer ses nombreuses fonctions. Ainsi, lui-même, prenait la porte et se retirait pour, dira-t-il plus tard, prier. Ainsi, il sortira,lui, mais sans quitter, les chrétiens sachant tous très bien que prier est une fonction très importante de l’Église. Et il laissera à un autre, son successeur, le soin de nous inviter à sortir. Quatorze fois, lors de sa première audience générale Place St-Pierre, le pape François répétera un seul et même verbe, «sortir». Sortir vers les périphéries du monde. «Ayons le courage de «sortir» pour porter cette joie et cette lumière, en tous lieux de notre vie!» dira-t-il encore sur cette même place le 3 avril suivant.
Les fenêtres ouvertes par Jean XXIII par un formidable coup de vent, dont seul l’Esprit saint est capable, deviennent ainsi, avec François, des portes ouvertes permettant aux femmes et aux hommes non pas d’entrer en plus grand nombre dans l’Église, selon l’intuition du concile, elles deviennent des occasions, que dis-je, une exhortation de François à tous les chrétiens et les chrétiennes à sortir et à envahir les routes de toutes les Galilée du monde entier.
Ainsi, les chrétiens et les chrétiennes sont appelés non plus tant à transmettre la Parole de Dieu, comme on l’a longtemps fait : en Église, mais fidèles à l’explication même de Jésus dans la parabole du semeur en Lc 8, 12-13, ils sont «ceux qui sont au bord du chemin […] ceux qui sont sur la pierre, dans les épines et dans la bonne terre». De la main même du Semeur, nous voici donc lancéEs à tous vents, généreusement, sans égard à la terre d’accueil dans nos champs de mission respectifs. Après le printemps arable, puis le printemps «érable» serait-ce le printemps du Vatican?
Marie-Josée Roux
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